The Odyssey Experience: la première tentative

Début décembre, nous quittons les Canaries, direction Santa Cruz à Tenerife.. Tiboulen est prêt.

Le moteur et le générateur ont été révisés, et un tangon a été installé pour faciliter la navigation au portant. L’intérieur du bateau est spacieux, idéal pour charger les vivres ; on prend large, le frigo est plein et, à l’extérieur, des filets garnis de fruits sont suspendus.

Cela fait des mois que l’on rêve de ce moment, depuis le concours Jeanneau, et aujourd’hui, il prend forme : nous partons pour la traversée de l’Atlantique.

 

La navigation

Les premiers jours sont difficiles, la vitesse est au rendez-vous mais les nuits courtes. Tiboulen, malgré un gîte faible, reste confortable en mer, mais dès que la houle prend de l’ampleur, le sommeil devient plus compliqué. 

L’équipage est fatigué, mais motivé, et les miles défilent. On se sent bien à bord, le bateau nous permet une vie presque normale : de l’espace pour cuisiner, jouer de la guitare, faire des parties de cartes dehors, et des coins privés pour se reposer.

Mais la météo se gâte rapidement et devient de plus en plus orageuse. La quatrième nuit, les grains apparaissent à l’horizon (ces nuages chargés d’électricité qui peuvent apporter des vents violents).

Nous prenons les mesures nécessaires, ne laissant qu’un bout de génois dehors pour la nuit. Quelques heures plus tard, nous faisons face à des rafales atteignant presque 60 nœuds. Le bateau résiste, la voile est intacte, mais ce n’est que le début des ennuis. Suivent alors 48 heures à zigzaguer entre les éclairs.  

La stratégie est simple : on avance au moteur, avec l’équipement déporté sur la tablette, nous suivons les grains sur le radar, les évitons du mieux possible et croisons les doigts. 

Les coups de vent frappent de toutes parts, parfois très proches ; une sensation étrange, impuissante.

 

La décision

La météo semble plus clémente au sud, alors nous choisissons de nous dérouter vers le Cap-Vert pour sortir de cette zone électrique.  

Après trois jours de navigation plus calme, d’abord au moteur puis à la voile, nous arrivons finalement à Mindelo, sur l’île de Saint-Vincent.

L’équipage est soulagé. Tiboulen n’a jamais failli ; encore une fois, ce bateau inspire confiance, il pardonne et rassure. 

 Nous devions rejoindre nos familles et amis pour Noël aux Antilles, et ce changement de cap est difficile, mais c’était la décision la plus sage. 

À l’issue de cette navigation, Arthur choisit de quitter l’aventure. Il était heureux d’avoir découvert la voile pendant ces quatre mois entre La Rochelle et le Cap-Vert.

Nous avons partagé des moments inoubliables à bord et à des moments inoubliables à bord et à terreterre.

 

Le Cap-Vert

Le Cap-Vert, bien que non prévu au départ, est une belle découverte. Nous profitons de Saint-Vincent et de Saint-Antoine, l’île voisine, pour des randonnées, du kite, des rencontres avec les tortues et une exploration de l’archipel.

Après 10 jours en mer, la vie terrestre nous fait du bien. Nous prenons le temps de faire avancer notre programme éducatif et de planifier nos échanges avec les écoles.

Nous rencontrerons bientôt les élèves de l’école de Martinique à Tartane. Les élèves nous ont même confié qu’un mouillage se trouvait juste en face de leur école, une heureuse coïncidence !

 Nous repartons ensuite vers Boa Vista, une île à l’est de l’archipel, où nous passons une semaine dans le magnifique mouillage de Sal Rei. L’équipage est revigoré.

Nous revenons ensuite à Mindelo pour réapprovisionner le bateau et préparer le deuxième départ pour la traversée.

Nous rencontrons de nombreux équipages étudiants, certains ayant eux aussi participé au concours Jeanneau. Pas rancuniers, beaucoup continuent de naviguer sur des bateaux Jeanneau, et c’est donc une belle ligne de départ qui se dessine le 10 janvier, devant le port. 

Cette fois, c’est la bonne.

JEANNEAU